Néo-vaisseaux par Stéphanie
Ce week-end, nouvelle paire de lunettes.
Mon compte en banque n’a pas aimé du tout ! 612 € LE verre, et comme j’ai deux yeux, il me faut deux verres, forcément ! Alors 1224 € juste pour les verres, ça fait mal !
Oh la la, mes verres, bien que très amincis (on ne peut pas faire mieux) ressemblent à des culs de bouteilles. C’est horrible, désespérant, désolant, démoralisant. Et si la myopie continue à augmenter, parce qu’à mon âge elle continue à augmenter. Si si je vous assure ! Donc disais-je, si la myopie continue à augmenter, on ne pourra plus faire des verres avec cet amincissement.
J’en ai marre de ces yeux pourris qui cumulent les pathologies. Allez, je fais une petite énumération exhaustive (pour l’heure) :
- Myopie,
- Astigmatisme,
- Strabisme (opéré en 1973 et 1983),
- Amblyopie,
- Nystagmus,
- Cyclotorsion,
- Corps flottants,
- Diplopie,
- Néo vaisseau,
- Givre sur la rétine.
Le néo vaisseau, c’est la petite dernière. Celle qui m’a conduite à la Fondation Rotschild pour deux IVT (voir article). J’en suis à deux injections et d’après le médecin, cela devrait suffire. Mais lorsque j’ai discuté avec les autres patients qui attendaient comme moi bien sagement de passer sous l’aiguille de l’ophtalmologiste, certains en étaient déjà à leur 30ème injection, d’autres ont déjà perdu un œil et l’autre n’est plus en très bon état….
Je me suis aperçue qu’il y avait un problème lorsque j’ai commencé à voir les lignes droites… courbes. Les joints de mon carrelage, le bord de ma tasse de thé, les baguettes chromées de ma voiture… je ne voyais que des zigzags…
J'ai fait le test de la grille de Amsler.
Une visite le samedi après-midi en urgence à la clinique, un fond d’œil rapide et l’ophtalmologiste me hurle dessus parce que j’ai attendu deux semaines… Il me dit de me rendre le lundi suivant à la fondation Rotschild car si je n’ai pas d’hémorragie, j’ai certainement un néo-vaisseau. Il me dit également de mentir en prétendant que j'ai ces symptomes depuis le jeudi ou vendredi...
Bon, le lundi 4 mars, me voici donc aux urgences de la fondation Rotschild, là où je me suis fait opérer de mon strabisme en 1973 et 1983. Je m’excuse auprès de l’ophtalmologiste car j’ai le sentiment d’encombrer les urgences pour rien… « Ah non, vous avez bien fait, je vous envoie passer une angiographie tout de suite ! »… Quoi qui dit le monsieur ? Une angiographie c’est quoi ça et pourquoi ?
Allez quelques goutes d’atropine dans les yeux et une aiguille dans le bras plus tard, super début de semaine, le verdict tombe, c’est un néo-vaisseau qu’il faut traiter avec une IVT… IVT IVT c’est une insulte pourquoi ils ne parlent pas français ? Non c’est une injection Intra vitréenne. J’ai déjà publié un article sur ce sujet.
Le mercredi 6 mars, arrivée à 13h20…. Repartie à 17h15 : je suis à plat, épuisée nerveusement et physiquement. C’est une véritable épreuve pour les nerfs. Je suis la plus jeune parmi les 68 patients qui se sont fait piquer ce jour là… Je suis coincée entre les DMLA et les néo-vaisseaux de personnes ayant pour la plupart allègrement dépassé les 75 ans. C’est terrifiant ! Pierre, le médecin qui m’a vue lundi aux urgences et qui vient de m’injecter 895 € dans l’œil droit, oui oui 895 €, me dit gentiment qu’il me faudra TRES CERTAINEMENT une deuxième injection… C’est gentil, au moins, je ne serai pas surprise le 25 mars lors de la visite de contrôle.
Voici le produit miracle qui coût 895 € les 0,025 ml :
Sur le chemin du retour, dans le RER les gens me regardent bizarrement… Ah oui j’ai un gros point rouge sur le blanc de l’œil… Allez braves gens, passez votre chemin en paix, ce n’est pas contagieux… en revanche votre bêtise l’est certainement.
Lundi 25 mars. La salle d’attente est bondée et encore une fois je suis la plus jeune. Nous suivons tous le même parcours :
- Une infirmière nous appelle et nous donne une pipette contenant de l’atropine qu’on ne doit pas mettre tout de suite,
- Ensuite une interne nous appelle, nous conduit dans une toute petite salle afin de pratiquer un contrôle rapide de la vision. Elle nous met une goutte d’atropine dans chaque œil,
- Retour en salle d’attente où il faut patienter debout car il n’y a plus assez de places assises. Comme nous sommes très sages ou très habitués, on se met nous-même nos gouttes d’atropine toutes les 5 minutes.
- Ensuite passage à l’OCT….
- Retour dans la salle d’attente qui vomit ses patients jusque dans le couloir adjacent tellement nous sommes nombreux. Le sentiment d’être du bétail qui va à l’abattoir ? Oui un peu.
- Puis vient l’angiographie à la fluorescéine (je vais encore faire pipi jaune fluo c’est trop funky). Le néo-vaisseau s’est bien résorbé mais il faut faire une deuxième injection… Ah ah, m’en fiche je m’y suis déjà préparée !
- Retour au rez-de-chaussée, je prends un ticket pour « Rendez-vous IVT » et Joanna me fixe un rendez-vous pour le mercredi 8 avril à 08h55.
- Je m’en vais, reprends le métro ligne 2, reprends le RER à Charles de Gaulle et m’en retourne à la maison…
Lundi 8 avril, j’arrive à 08h05.. j’aime être en avance. Je prends mon petit ticket pour passer à la « Caisse IVT », je donne ma pièce d’identité, ma carte vitale et ma carte de mutuelle. On me rend le tout avec en cadeau des étiquettes. Je prends une étiquette et je l’utilise pour coller une pipette d’Azyter sur ma boîte de Lucentis (le truc qui coûte 895 €) et j’attends que l’aide soignante vienne nous chercher. Au passage, j’aide une charmante dame à prendre son petit ticket pour passer à la « Caisse IVT », car elle est complètement perdue. Et en discutant avec elle et un autre monsieur, je découvre que cela fait 30 injections pour l’une et 5 ans d’injections pour l’autre qui a arrêté de compter… Rassurez-moi, vous souffrez de DMLA ? Non non, de néo-vaisseaux ! Ah ça craint !
Nous voici donc, à 5 dans ce qui a certainement été un placard à balais il y a fort longtemps, enfilant charlottes, blouses et sur-chaussures jetables et faisant de l’humour pour nous détendre. Hourra c’est moi qui passe la première ! Na na na na nère ! Cette fois-ci je n’ai absolument pas sentie la piqure j’aime la médecin qui m’a fait l’IVT !
A 09h25 je quitte l’hôpital et en route pour la maison : métro et RER. Je connais le chemin par cœur ; au moins si un jour je deviens malvoyante ou non voyante, je ne serais pas perdue…
Rendez-vous le 6 mai pour le contrôle. Voir plus haut le déroulé des étapes !
Hauts les cœurs j’ai le fol espoir qu’il ne me faudra pas de troisième injection… ou tout au moins pas tout de suite.
Je pense que je vais aller brûler un cierge pour mettre toutes les chances de mon côté car je crois que s’il n’y a pas de récidive, ça tiendra du miracle !
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